L'alchimie du chemin
Belle âme,
Contemple ce chemin
Qui fait de toi cet être
Merveilleux.
Pas à pas
Tu apprends à te connaître,
Tu apprends à t’aimer.
Tu apprends l’art du poète
Qui fait de l’or avec ta boue.
La Vie est un poète
Qui t’apprend à magnifier
Chaque blessure en toi.
De chaque faille
Part un rayon de lumière
Qui fait de toi
Une âme faite de beauté.
Aime en toi
Cette fragilité,
Cette vulnérabilité.
Accueille la souffrance du monde
Qui trouve un écho en toi.
Parfois cet écho est si fort
Que tu as envie de porter une armure,
De fermer tes oreilles,
De fermer ton cœur,
De ne plus rien sentir
Et de mourir à toi-même.
Parfois tu désespères.
Tu te sens seule.
Tu pleures devant tant de folie,
De haine,
D’incompréhension,
De colère,
De peur,
De violence
Et tu as envie de brûler
Ce monde sans âme.
Tu cries
Mais personne ne t’entend.
Tu te sens impuissante.
Tu te sens faible et nulle.
Tes mots se perdent dans le néant
Et tu ne comprends pas pourquoi.
Mais l’or brille en toi.
Ton cœur est ton armure.
Tu ne dois pas refouler tes larmes.
Tu ne dois pas avoir honte de toi.
Ton amour est ta force.
Ta faiblesse est ta puissance.
Laisse ton cœur ouvert.
Regarde la lumière.
Vois les enfants merveilleux.
Vois les hommes et les femmes
Qui portent en eux
La flamme de l’espoir,
Sourire aux lèvres.
Ne ferme pas ton cœur à l’amour.
En toi tu as une force d’accueil.
Tu peux poser ta tête
Sur l’épaule aimante
De l’homme fragile.
Ne ferme pas ton cœur à l’amour.
Tu peux à ton tour
Guérir cet homme blessé,
Poser ta main sur sa joue
Et te réconcilier avec toi-même.
Accepte qui tu es :
L’ombre de tes peurs,
L’ombre de tes blessures.
Accepte ces souvenirs tristes,
Cette soif intense d’amour
Qui te vient de l’abandon premier.
Accueille tes larmes.
Enduis ton visage de terre.
Prends la couleur de la Terre,
Telle une Vierge Noire
Qui n’oublie jamais d’où elle vient,
Ni qui elle est.
Trouve refuge dans ta grotte
Que tu éclaires d’un amour infini.
C’est ainsi que ta boue
Deviendra l’or de tes mots.
Angéline BILLIAU